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Art et société
Archéologie monumentale
Trésors d'églises

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Institut d'Art et d'Archéologie 3 rue Michelet 75006 Paris



 

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Art et société en Occident 
de l'époque carolingienne à la fin du Moyen âge
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Christiane Prigent

Enseignants-chercheurs: Maylis Baylé , Françoise Perrot , Christiane Prigent  Membres associés: Ilena Hans-Collas, Vincent Juhel , Anne-Claude Le
Boulc'h-Schnerb , Priscilla Pelletier , Emmanuelle Riand

Dans le programme de 1997, l'UMR 8589 avait ébauché, sous les auspices de Christiane Prigent et de Dominique Rigaux, un axe transversal sur le thème Art et Société, avec une orientation spécifique vers les questions iconographiques. Françoise Perrot, historienne du vitrail, a alors rejoint l'équipe. Le départ de Dominique Rigaux, l'arrivée de Maylis Baylé, spécialiste d'art monumental, ont suscité la création d'un axe spécifique d'Histoire de l'Art dont les thèmes s'intègrent parfaitement dans la problématique de l'équipe et sont susceptibles de favoriser des recherches conjointes de type "transversal". Cet axe comporte un thème d'histoire de l'architecture orienté vers les problèmes de techniques de construction, avec un corpus d'édifices antérieurs à 1050 et un programme de relevés d'appareil et de modénature, notamment à l'époque romane (Maylis Baylé). Un autre thème concerne l'unité de la production artistique - relatons de style entre sculpture, enluminure, vitrail, arts précieux, relatons entre artistes. Déjà étudié par Maylis Baylé pour le domaine anglo-normand, il concerne d'autre part l'ensemble des chercheurs et doctorants de cet axe, parmi lesquels un excellent spécialiste de la peinture murale, Vincent Juhel, et un chercheur associé travaillant sur l'orfèvrerie, Emmanuelle Riand. Enfin, la présence de deux spécialistes du XVe siècle, Christiane Prigent et Françoise Perrot, permet d'approfondir les questions de mécénat, d'iconographie et d'identification des ateliers, celle de la place de l'artiste et de son oeuvre dans la société de son temps. Les travaux de Christiane Prigent portent principalement sur les arts en France au XVe siècle, replacés dans le contexte religieux, politique, social et économique. Plusieurs thèses en cours, sous sa direction, traitent de sujets sur la production artistique de la France à la fin du Moyen Age. Elle va orienter ses recherches sur les arts en Angleterre à la fin du Moyen Age. Tous les travaux mentionnés pour les différents thèmes restent étroitement liés à ceux des autres membres de l'équipe. Le premier thème ne peut être envisagé sans une collaboration étroite avec les spécialistes d'histoire des techniques travaillant avec Paul Benoît. L'histoire de l'art et la connaissance des commanditaires sont susceptibles d'apporter de précieux éléments aux recherches prosopographiques d'Hélène Millet. L'équipe de Latin médiéval et l'enquête de Michel Parisse sur les textes relatifs aux objets d'art peuvent éclairer d'un jour nouveau l'étude en cours d'Emmanuelle Riand sur les châsses médiévales.

BILAN

Pour être complet, ce bilan devrait tenir compte de la poursuite du programme PREALP dirigé par Dominique Rigaux, maintenant professeur à l'Université de Grenoble. Il n'est malheureusement pas possible de donner l'évolution de ce programme très important, qui se poursuit à Grenoble. Dominique Rigaux est toujours liée au Lamop, mais cette fois en tant que conseiller scientifique.

Art et société en Europe Occidentale au XVe siècle
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Christiane Prigent


Maître de Jean de Wavrin, Le Livre du très chavaleureux comte d'Artois et de sa femme d'après la reproduction du manuscrit de la BNF éditée par Maisonneuve & Larose

L'ouvrage dirigé par Christiane Prigent (voir ci-dessus) donne une idée précise des nombreuses orientations de recherche susceptibles d'être entreprises. Parmi celles-ci les travaux de Christiane Prigent privilégient la recherche sur la sculpture du XVe siècle et notamment les albâtres (voir Publications). Ils comportent un pôle spécifique d'étude de leur production et de la sculpture monumentale et funéraire d'Outre-Manche. Dans le cadre des problèmes de relations entre les divers secteurs de la production artistique, une collaboration avec les recherches iconograhiques de Françoise Perrot et avec les spécialistes des trésors d'églises s'intégre dans ce programme. 

Archéologie monumentale dans l'Europe du Nord-Ouest
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Maylis Baylé


Chapiteau (v. 1090) de l'ancien prieuré de Goult (Orne). Cliché personnel de M. Baylé. 

En raison du rattachement récent de Maylis Baylé au LAMOP, une partie des travaux évoqués ci-dessous n'a été effectuée que partiellement dans le cadre de cette équipe. Il convient cependant de souligner la continuité de ces recherches qui s'intègrent fort bien - et de manière beaucoup plus satisfaisante que précédemment - dans l'Axe Art et Société et qui favorisent une collaboration effective et efficace avec les autres chercheurs. Signalons qu'en plus des trois thèmes présentés ci-dessous, un quatrième thème est en cours de programmation : il s'agit d'une recherche sur les campagnes de construction du XIIe siècle de la cathédrale de Bayeux, fondée notamment sur une étude pétrographique. Des échantillons vont être analysés par le laboratoire de Brookhaven.

Architecture. Techniques de construction
Corpus des églises antérieures à 1050
L'analyse scientifique précise et une approche nouvelle des questions de datation ont été longtemps laissées de côté pour les nombreux édifices ruraux de dimensions souvent modestes que l'on peut raisonnablement attribuer à une période antérieure à l'essor de l'architecture romane. Un corpus des églises répertoriées en Normandie (voir Publications ESTMA) est en cours d'achèvement. Le travail sur Vieux-Pont-en-Auge est presque achevé mais nécessite des analyses de matériaux : l'examen par thermoluminescence des briques de Vieux-Pont est en cours, d'autres analyses sont programmées (fragments de poutres, éventuellement mortiers) et devront être effectuées très rapidement. Surtout, les rencontres avec d'autres collègues (D. Prigent, C. Sapin, l'équipe de R. Early à Mayenne) ont montré l'importance de confrontations supplémentaires avec les études entreprises pour d'autres secteurs où l'on attend également le résultat d'analyse et de synthèses. L'analyse des techniques de construction implique naturellement une collaboration étroite avec les chercheurs participant à l'axe dirigé par Paul Benoît. Un ouvrage de synthèse est en cours de rédaction. Il semble nécessaire d'élargir l'investigation au au grand ouest (Maine, Mayenne, Bretagne) dans lequel un repérage a déjà été effectué (notamment Langast, Guer, Dolon en Bretagne; Pritz, documentation ancienne sur les substructions de Notre Dame du Pré au Mans; prise en compte des derniers résultats des travaux des archéologues réalisant actuellement l'étude de Mayenne et de ceux d'A. Vallais pour l'Anjou à Savennières et au Lion d'Angers par exemple). Afin de situer ces recherches dans le cadre plus vaste des études de techniques de construction entreprises pour la même période dans l'ensemble de la France et à l'étranger, un séminaire peut être le lieu de rencontres sur ce sujet.
Corpus des bases
L'étude des habitudes d'atelier et notamment de la modénature des bases est essentielle à la fois pour parvenir à des datations précises et pour identifier des ateliers itinérants conservant d'un chantier à l'autre les mêmes profils de bases. Pour le domaine anglo-normand, des séries très homogènes existent, généralement sur une période d'une quinzaine d'années maximum. Par ailleurs de petits groupes d'édifices offrant une modénature similaire permettent de retracer le cheminement des maçons, notamment en Cotentin et dans la Basse-Seine. Pour d'autres régions (par exemple, la Bourgogne et la France moyenne), les formes se maintiennent parfois plus longtemps, mais le corpus des profils est quand même un indice révélateur. Il permet notamment de repérer les aires de diffusion à partir de grands monuments. En cours d'achèvement pour la Normandie et entrepris de manière encore sporadique pour les autres régions, ce corpus est avant tout un instrument de travail. Actuellement, le corpus des bases romanes est achevé pour les principaux édifices de Normandie. Des relevés supplémentaires sont en cours pour le XlIe siècle, notamment en Cotentin, ainsi que l'extension des relevés au Maine et à l'Anjou, le travail ayant déjà été effectué en 1994 pour Angers même.
Directions et publications de colloques
" Section 21 Time and Sculpture du colloque international du CIHA (septembre 2000), direction M. Baylé.
" 2e édition revue et augmentée de L'architecture normande au Moyen Age (t. 1 Colloque international de Cerisy-la-Salle, 1re édition 1997).

Recherches sur l'ornementation du XIIe siècle dans l'Europe du nord-ouest.
L'étude part de deux constatations : d'une part, l'unité de style existant entre les différentes formes de la production artistique (sculpture, enluminure, ivoires, orfèvrerie et éventuellement peinture murale) à un même moment, dans les centres artistiques de l'Europe du nord-ouest, et, d'autre part, l'importance d'une période situable vers 1130-1150 pour les échanges artistiques entre Normandie, Angleterre, Scandinavie (voir Publications, Mélanges Prache et Mélanges Romanini). En tenant compte de travaux effectués notamment par J. West pour l'Angleterre, par E. Hohler, M. Blindheim et P. Anker pour la Scandinavie, il est nécessaire de cerner la place de la Normandie dans ce contexte. Deux courts articles ont été donnés sur ce sujet qui mérite une plus complète publication. Des rencontres récentes avec d'autres spécialistes étrangers (Signe Fugelsang, Université d'Oslo) suggèrent l'établissement d'un programme commun et d'échange au niveau du CNRS et des enseignements de Paris I. Ce thème est étroitement lié aux recherches développées ici dans le cadre des problèmes de relations stylistiques entre sculpture et ornementation.

Trésors d'églises. Arts précieux. Relations stylistiques entre les formes de la production artistique
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Françoise Perrot

Les recherches portent essentiellement sur le vitrail, sous la direction de Françoise Perrot dont les travaux sont présentés ci-dessous. Maylis Baylé, qui a depuis longtemps exprimé dans divers articles la certitude que la coupure entre spécialistes d'architecture, de sculpture, d'arts précieux, de vitrail, est arbitraire et nocive, a toujours gouverné une recherche tendant à montrer les relations très étroites existant entre sculpture romane anglo-normande , enluminure, ivoires, orfèvrerie et, pour le XIIe siècle, vitrail, participe aussi à cette opération, ce qui établit une passerelle avec le programme précédent. Trois doctorants (Vincent Juhel pour la peinture murale, Emmanuelle Riand pour l'orfèvrerie, et Priscilla Pelletier pour l'enluminure: voir Publications) et une étudiante en maîtrise (étude sur les Croix processionnelles dans le diocèse de Toulouse) y sont liés ; ce programme est en effet particulièrement susceptible de susciter la collaboration de chercheurs venant d'horizons divers au sein de l'équipe. Les recherches de Françoise Perrot sur le vitrail prennent en compte à la fois les aspects techniques, l'approche iconographique et, au-delà, l'utilisation de ce mode d'affichage dans la société médiévale.

Les aspects techniques.
Envisagé d'abord comme un objet dont il fallait, plus que pour d'autres, vérifier l'authenticité, il justifiait en premier lieu une étude sous l'angle technique : la technique du vitrail, et en particulier de la peinture sur le verre, pendant une longue durée a donc une place prioritaire. L'étude est faite à partir d'observations nombreuses, si possible lorsque les vitraux sont déposés pour des restaurations. Ainsi, la préparation du colloque consacré à Henri II et les arts a permis de collaborer à la révision du portrait de François Ier, peint pour la Sainte Chapelle de Vincennes (milieu du XVIe s.) et maintenant conservé dans les collections du Musée national de la Renaissance. La contribution de Françoise Perrot à ce colloque, réuni au Château d'Écouen du 25 au 27 septembre 1997, a consisté en la présentation d'une pièce de verre, réutilisée en bouche-trou dans une fenêtre haute de Saint-Maclou de Rouen et portant un décor d'émail blanc, une technique décrite par Philibert de L'Orme en 1572, dont il reste peu d'exemples anciens (« En marge de Vincennes : l'émail blanc et l'esthétique du vitrail vers le milieu du XVIe siècle », Actes du colloque Henri II et les Arts, Paris : Éditions des musées nationaux [sous presse]).
La restauration des vitraux de la Sainte Chapelle de Paris a repris, après quelques années de suspension. Les analyses scientifiques, concernant le verre et la peinture, sont menées au Laboratoire de recherche sur les monuments historiques (Champs-sur-Marne). En complément, l'intervention de Françoise Perrot se situe sur deux plans : d'abord la révision « archéologique » des verrières, c'est-à-dire la remise en ordre des panneaux, que parfois les études récentes permettent de replacer d'une façon plus conforme à celle d'origine - par exemple pour la lancette de Daniel; ensuite, la discussion sur la mise en oeuvre de vitrages de protection. Sur ce dernier point, des renseignements concernant ce qui s'est pratiqué pendant les toutes dernières années dans différentes régions de France (Bourges, Chartres, Troyes, en particulier) ont pu être réunis, de manière à rouvrir la discussion avec les instances des Monuments historiques. Il s'agit de documents internes, qui n'ont pas fait l'objet de publication.
Les fouilles menées sur les sites médiévaux mettent au jour des fragments de vitrail, pour lesquels Françoise Perrot est appelée à examiner et, dans les meilleurs des cas, à proposer des identifications. Philippe Racinet, professeur à l'Université d'Amiens, m'a associée à ses chantiers écoles, à Nottonville, puis à Boves, ainsi qu'à la publication des rapports de fouilles. De même, sur le site de l'ancienne abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, j'ai assisté Pierre Gilon, architecte, responsable du groupe archéologique, pour trouver un mode d'analyse et de répertoriage des centaines de fragments de verres provenant de vitraux. Ce travail est en cours. Par ailleurs, les trouvailles faites sur le site d'une église mérovingienne à Notre-Dame-de-Bondeville (Seine-Maritime) ont donné lieu à une journée d'études extrêmement intéressante étant donné le caractère exceptionnel des éléments retrouvés (« Expertise sur les verres trouvés à Notre-Dame-de-Bondeville », 5 mai 2000).
L'analyse des parties restaurées que l'on peut repérer dans les vitraux est également pleine d'enseignement, non seulement sur la technique, mais sur l'appréciation que les générations successives de restaurateurs ont porté sur le vitrail. Il est même possible de proposer d'aborder l'histoire du vitrail sous cet angle (Conférence à Notre-Dame-de-Bondeville : "Histoire fragmentaire du vitrail "(17 novembre 2000) dans le cadre d'une manifestation intitulée Églises et abbaye du Haut Moyen Âge.

Le vitrail, élément du décor monumental
Françoise Perrot avait entrepris en 1994 avec le Professeur Piotr Skubiszewski (Université de Poitiers et Université de Varsovie) une recherche sur les aspects sémantiques et les fonctions de l'image plus précisément dans le cadre chronologique du passage de l'époque romane à l'époque gothique. La question était posée de savoir si la profonde modification qui affecte la structure des édifices religieux à partir de la seconde moitié du XIIe s. avait pour corollaire le déplacement du décor monumental, alors que l'édifice conservait le même sens, liturgique et symbolique, et semblait toujours conçu comme un tout organique. Comme parallèlement l'image prend une autonomie croissante jusqu'à devenir une entité indépendante au XVe siècle, il s'agit de voir comment elle va s'inscrire dans un ensemble. C'est dans ce cadre que l'ornement roman avait été étudié (« Le rôle de l'ornement dans le vitrail roman », Le rôle de l'ornement dans la peinture murale au Moyen Âge, colloque international de Saint-Lizier 1-4 juin, 1995, Poitiers, 1998, p.157-163). L'étude de la couleur permet aussi d'appréhender ces changements et de confronter les divers arts de la couleur. Ce dossier, ouvert mais loin d'être refermé, a déjà donné lieu à une publication (1996) et à deux interventions « Le vitrail et la couleur » (conférence à la Société française d'archéologie, 18 février 1999) et "Le vitrail et la couleur" (journée d'étude sur La couleur dans le monde médiéval (Amiens, Université Jules Verne/Musée de Picardie, 5 mai 2000). Ce thème est l'objet d'une collaboration étroite avec le groupe de recherche sur les Enduits et mortiers, de l'UMR 5594 (Cnrs/Université de Bourgogne : Centre d'études médiévales Saint-Germain d'Auxerre, direction Christian Sapin). Plusieurs journées de travail ont eu lieu récemment, sur les sites étudiés ou en cours de restauration (chapelle des moines de Berzé-la-Ville, abbatiale de Tournus, en particulier). À ces recherches, vient de se joindre Dominique Grunenwald, doctorant à Paris I, qui a travaillé sur la polychromie du portail occidental de la cathédrale d'Angers (thèse de l'École du Louvre), puis sur celle des portails de la cathédrale d'Amiens (DEA sous la direction de Christiane Prigent et Françoise Perrot) et étudie maintenant l'ensemble des problèmes liés à la façade de cette même cathédrale (direction : Christiane Prigent et Françoise Perrot). 
L'adaptation de modèles anciens à une situation nouvelle peut fournir des renseignements très utiles pour appréhender l'atmosphère ambiante. Le grand vitrail de la Crucifixion, au chevet de la cathédrale de Poitiers (entre 1163 et 1175) ne peut être compris que dans le cadre d'une situation très complexe : sur fond du débat sur l'Eucharistie qui avait commencé dans la seconde moitié du XIe siècle, dans un moment de quête des reliques de la croix, enfin dans un contexte local de relations conflictuelles entre l'évêque et le monastère voisin de la Sainte-Croix (« Les vitraux de la cathédrale de Poitiers », La cathédrale de Poitiers et son mobilier, sous la direction de R. Favreau et A.-M. Brochard, Poitiers, Drac [sous presse] ; Notices pour le catalogue de l'exposition La croix dans le diocèse de Poitiers, qui doit se tenir au Musée Saint-Jean de Poitiers [sous presse].
Le programme de la Sainte Chapelle de Paris, au centre de ces préoccupations depuis plusieurs années, présente une complexité qui ne saurait surprendre étant donné que l'on est au coeur du palais royal et donc du pouvoir. La personnalité des commanditaires, Louis IX et Blanche de Castille, s'est exprimée de façon exemplaire à travers l'ensemble du décor de ce monument, et en particulier des vitraux inspirés des programmes développés dans les grandes bibles moralisées, produites dans le même milieu. En collaboration avec Yves Christe, professeur à l'Université de Genève, et ses étudiants, Françoise Perrot poursuit une analyse détaillée de ces oeuvres. Le résultat fera l'objet d'une exposition sous l'égide du Centre des monuments nationaux, à la Conciergerie de Paris. Le catalogue est actuellement sous presse. Des parties d'études sont déjà parues («Prolégomènes à l'étude de la rose de la Sainte Chapelle», Mélanges Piotr Skubiszewski. Iconographica, Université de Poitiers - C.E.S.C.M., p.183-186, et pl. XXIX). Au XVe siècle, ce genre d'adaptation révèle un autre aspect de la vie artistique : l'impact des oeuvres commandées par de grands mécènes sur la production ambiante. Un rondel du Musée Fenaille à Rodez reproduit la Vierge du diptyque de Melun, peint par Jean Fouquet pour Étienne Chevalier (« Un rondel du Musée Fenaille à Rodez et la question des modèles », communication à la Société nationale des antiquaires de France, 18 février 1999).
Lorsque l'occasion se présente de disposer de documents, tels des comptes de fabrique, la circulation des modèles entre villes, et même des artistes-artisans, peut apparaître un peu plus clairement. La place de la peinture sur verre a été envisagée sous cet angle dans le cadre de l'ouvrage publié sous la direction de Christiane Prigent, professeur à l'Université Paris I ("Le vitrail", dans Art et société en France au XVe siècle, Paris, Maisonneuve et Larose, 1999, p. 342-359 + fig.).

L'historiographie du vitrail
Le regard porté sur la peinture sur verre par les générations successives d'historiens, par les responsables des restaurations et par les praticiens est également une source d'information importante pour comprendre les images anciennes et leur approche, ou leur traitement, au cours du temps. Pour ce domaine, Françoise Perrot collabore avec Jean-Michel Leniaud, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section), en particulier par la direction de travaux de doctorants, dont elle encadre les recherches : Anne-Marie Oriol (thèse sur l'atelier Thibaud de Clermond-Ferrand, une des premières manufactures de vitraux montées au XIXe siècle), Laurence de L'Estoile (thèse sur l'atelier Anglade, Paris), Flavie Vincent-Petit (DEA sur l'atelier Vincent-Larcher à Troyes), Marie-Madeleine Géri (Recensement et étude du vitrail du XIXe siècle dans le département des Deux-Sèvres [à la demande et avec l'appui du Conseil général des Deux-Sèvres]).
En outre, dans le prolongement du travail qu'elle a accompli en tant que directeur du Centre international du vitrail à Chartres " où elle avait été mise à disposition par le Cnrs -, Françoise Perrot a poursuivi sa collaboration avec les artistes, peintres ou verriers, qui produisent des vitraux contemporains. Bon nombre de ces oeuvres prenant place dans des édifices religieux, il lui arrive de participer aux travaux du Centre national de la pastorale liturgique (Conférence sur le vitrail du XXe siècle, à l'Institut cathéolique de Paris - 9 mars 1999). Elle est également membre de l'Association pour l'art sacré en Côte d'Or.

PROJETS

Art et société en Europe Occidentale au XVe siècle
Christiane Prigent poursuit selon les mêmes principes exposés à l'occasion du bilan ses recherches et compte mettre l'accent sur la sculpture en France et en Angleterre.
Archéologie monumentale dans l'Europe du Nord-Ouest
La continuation du Corpus de la modénature, oeuvre de longue haleine, destinée à fournir une grille chronologique aux chercheurs concernés par l'histoire de l'architecture romane et à faciliter l'identification de certains ateliers sera la préoccupation première. L'achèvement du Corpus des églises antérieures à 1050 est envisagé : l'étude technique et les relevés devraient se faire en collaboration avec les géologues (Annie Blanc) et avec les membres du programme Techniques de construction (Paul Benoit, Marc Viré, Quitterie Cazes) de l'axe I. Un ouvrage est en cours de rédaction et devra être enrichi par les résultats des analyses actuellement en cours. Le programme d'étude de la cathédrale de Bayeux, avec analyses pétrologiques (laboratoire de Brookhaven) et l'étude minutieuse de la campagne de 1170 et de ses vestiges sculptés, un sujet généralement négligé par les historiens de l'édifice.
Achèvement des recherches sur l'ornementation du XIIe siècle dans le duché et dans le domaine anglo?normand et scandinave, avec l'espoir de constituer un groupe informel de chercheurs et d'universitaires spécialistes à la fois de ce domaine géographique et des questions d'ornementation, tant dans la sculpture que dans les arts précieux, la peinture et le vitrail. Ce thème est un point de rencontre évident à la fois entre les chercheurs de l'axe d'Histoire de l'art (Christiane Prigent, Françoise Perrot, Maylis Baylé), entre ces derniers et les spécialistes de l'histoire des reliques oeuvrant au sein du LAMOP, et avec les historiens de l'art anglais et scandinaves.
Trésors d'églises. Arts précieux. Relations stylistiques entre les formes de la production artistique
Chacun des points évoqués pour les recherches en cours correspond à une problématique dont la mise en place s'affine progressivement et doit par conséquent être poursuivie. L'organisation du travail conserve néanmoins une part aléatoire, en ce sens qu'elle dépend aussi d'éléments extérieurs tels que les restaurations lancées par les services compétents, les demandes des responsables d'organismes de conservation ou muséographiques. 
Pour l'histoire technique, la collaboration de Françoise Perrot va pouvoir se développer tant avec Maylis Baylé, qu'avec les membres de l'équipe de Paul Benoît. En effet, nous avons tout intérêt à mettre nos efforts en commun, pour les dépouillements d'archives, par exemple, et aussi pour étayer nos connaissances.
En ce qui concerne l'approche de l'image vitrail, la comparaison avec l'illustration donnée aux idées et aux débats dans d'autres media - sculpture, peinture de livres ou monumentale -, est tout à fait d'actualité; elle pourra se faire en collaboration entre Françoise Perrot et Maylis Baylé, pour la période romane, et avec Christiane Prigent pour la fin du Moyen Âge - ceci dans le cadre des recherches citées plus haut. Du reste, une version développée de l'exposition sur les Bibles moralisées comme sources des vitraux de la Sainte-Chapelle doit être présentée en 2002 pour la réouverture de la Fondation Bodmer à Genève-Coligny. Au XVe siècle, l'image est également à considérer comme une manière d'affichage des idées incluses - encloses - dans les livres. C'est pourquoi la collaboration avec les membres des axes traitant des textes et de la prosographie, dirigées par Hélène Millet et Carla Bozzolo, est appelée à se développer : la présence des mêmes commanditaires du côté des textes et des représentations, en particulier dans le vitrail, nous y invitent. C'est à ce titre que Françoise Perrot est invitée au Colloque prévu à Montréal en septembre 2001, consacré à L'Écrit et la Communication.

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le 18 avril 2001