Genèse
de l'état Moderne
.
responsable
.
Jean-Philippe
Genet
____
BILAN 1997-2001
L'édition
des volumes du programme Origins of the Modern State
Le programme de la Fondation
Européenne de la Science a réuni plus d'une centaine d'universitaires
venus de toute l'Europe qui ont travaillé ensemble à une
collection de sept volumes, publiés en anglais par Oxford University
Press, et en français par les Presses Universitaires de France.
Une publication en espagnol (Fondo de Cultura Economica) a aussi commencé
:
R. BONNEY, dir., Systèmes
Economiques et finances publiques, Paris, 1996 [Economic Systems and
State Finance, Oxford 1995], texte français établi par Jean-Claude
Hocquet.
J. COLEMAN, dir., L'individu
dans la théorie politique et dans la pratique, Paris 1996 [The
Individual in Political Theory and Practice, Oxford, 1996], texte français
établi par Jacques Verger.
W. REINHARD, dir., Les
élites du pouvoir et la construction de l'État en Europe,
Paris, 1996 [Power Elites and State Building, Oxford, 1996], texte
français établi par Robert Descimon.
Ph. CONTAMINE, dir., Guerre
et concurrence entre les États, Paris, 1998 [War and Competition
between States, Oxford, 2001].
A. PADOA SCHIOPPA, dir.,
Justice et législation, Paris, 2000 [The Legal Instruments
of Power, Oxford, 1997], texte français établi par Albert
Rigaudière.
P. BLICKLE, dir., Résistance,
représentation et communautés, Paris, 1998 [Resistance,
Representation and Community, Oxford, 1997] , texte français
établi par Hugues Neveux.
A. ELLENIUS, dir., Iconographie,
propagande et légitimation, Paris, 2001 [Iconography; Propaganda
and Legitimation, Oxford, 1998], texte français établi
par Gérard Sabatier.
Le programme a donné
lieu à plusieurs bilans, l'un dans le cadre de la revue Actes
de la Recherche en Sciences Sociales que dirige Pierre Bourdieu, l'autre
au Portugal, l'autre à l'occasion du cycle A Génese do
Estado Moderno no Portugal, dirigé par Armando de Carvalho Homem
et Maria Helena Cruz Coelho à l'Universidade Autonoma de Lisbonne,
auquel Hélène Millet et moi-même avons participé
(voir bibliographie). Par contre, je n'ai pu
donner suite à la mise en place d'un site internet consacré
au programme et à sa bibliographie.
Rome
et l'État moderne
La perspective comparative
est au ceur de la démarche du projet Genèse de l'État
Moderne. Avec Claude Nicolet avait marqué un grand intérêt
pour l'opération à laquelle il avait d'ailleurs personnellement
participé, notamment aux colloques d'Aix-en-Provence en 1985 et
de Rome en 1990 et il m'a encouragé à concevoir une recherche
comparative sur Rome et l'État moderne. Préparé par
de longues discussions avec Claudia Moatti et Jean-Louis Ferrari d'une
part, avec Jacques Chiffoleau et Yann Thomas de l'autre, et mis sur pied
avec le concours d'André Vauchez et de François Bougard sans
qui rien n'aurait pu se faire, ce projet a pris la forme d'un colloque
État
romain, État moderne : la place du droit qui s'est tenu à
l'École Française de Rome, les 17 et 18 décembre 1999,
dans le cadre des conférences Volterra. C'est le premier jalon d'un
projet né de la confrontation des idées développées
dans deux cadres différents : d'une part, pendant les travaux des
programmes Genèse de l'État Moderne (CNRS) et Origins
of the Modern State (Fondation Européenne de la Science), est
sans cesse revenu le problème de Rome, et plus précisément
de l'Empire romain, qu'on l'ait envisagé sous l'angle de la filiation,
du modèle ou du souvenir; d'autre part, dans le cadre du séminaire
de Claude Nicolet à la Sorbonne, c'est le problème de la
nature même de l'État romain, qu'il soit républicain
ou impérial, qui a été plusieurs fois posé
en relation avec la problématique de la genèse de l'État
moderne. Pour prolonger ces réflexions dans la perspective pluridisciplinaire
et comparatiste qui a été celle des programmes sur l'État
moderne, et avec le même souci d'une histoire dans le temps long,
en ignorant résolument les hypothèses d'une continuité
qu'il ne faudrait pourtant pas totalement écarter dans le cas de
l'Église, nous avons adopté une problématique typologique
: qu'est-ce qui différencie l'État moderne occidental (tel,
du moins, qu'il est défini dans les programmes Genèse-Origins)
de l'État romain ? L'État romain a-t-il été
à un moment quelconque de son histoire un "État moderne"
en puissance ? Sinon, en quoi "l'État moderne" médiéval
marque-t-il une rupture, un changement décisif, par rapport au type
de l'État romain, auquel il reste incontestable qu'il emprunte une
partie de ses outils et de ses représentations ? Au ceur de la définition
de l'État moderne, et donc de cet examen, se trouve la notion de
société politique, entendue à la fois comme la formation
sociale qui soutient la structure étatique et comme la fraction
(plus ou moins vaste) de la société qui est mise en action
(ou en réaction) par la structure étatique, ne serait-ce
qu'en tant que contribuable. Un tel projet est si vaste et met en jeu tant
de paramètres qu'il nous a paru utile de le fragmenter en plusieurs
rencontres, et la rencontre de 1999 a joué le rôle d'une prise
de contact préparatoire, tout en étant vouée à
l'examen d'un aspect capital, celui du droit et de son rôle aussi
bien dans l'État romain que dans l'État moderne. Ceci impliquait
que, pour l'État moderne, l'examen ne devait pas se limiter au droit
romain.
Il s'agissait de proposer
des réponses à une série de questions. Quelle place
occupent le droit et le système judiciaire dans la structure politique
romaine, à différents stades de son histoire ? Cette place
est-elle uniforme, quelles que soient les régions, quels que soient
les peuples auxquels le(s) droit(s) s'applique(nt) ? Si l'on tient compte
du concept de société politique dans le cas de Rome, le droit
et le système judiciaire font-ils partie à la fois des enjeux
politiques et des instruments du pouvoir ? En quoi la christianisation
de l'Empire affecte-t-elle cette place, aussi bien dans la partie occidentale
de l'Empire que dans la partie orientale ? Il ne s'agit pas ici seulement
de l'aspect institutionnel, mais aussi de l'aspect idéologique,
tel qu'il peut apparaître à la lecture des pères de
l'Église - par exemple Saint Augustin - qui exerceront une influence
considérable sur le monde médiéval. Les deux principales
compilations (celle de Théodose et celle de Justinien) que Rome
lègue au monde médiéval sont elles-mêmes d'époque
chrétienne; on peut aussi se demander si les droits barbares, dans
leurs relations avec le code théodosien, conservent véritablement
en Occident une tradition juridique romaine. Lorsqu'un besoin aigu de droit
apparaît dans la société médiévale, à
partir de la seconde moitié du XIe siècle au plus tard, que
se passe-t-il ? Assiste-t-on à des créations ex nihilo, ou
la redécouverte du droit romain joue-t-elle un rôle fondamental,
que ce soit au niveau des procédures qu'à celui des concepts
(souveraineté, majestas, auctoritas etc.), et quel rôle jouent
les droits savants par rapport au droit positif des diverses puissances
temporelles ? Comment l'Église de la réforme grégorienne
peut-elle accepter en l'espace d'un demi-siècle (1120-1160) l'entrée
progressive du droit romain dans le champ du droit canon ? La papauté
et l'Église entendent-elles par là reprendre à leur
compte des notions juridiques empruntées à la Rome antique
? Comment les pratiques juridiques ont-elles évolué entre
le Xe et le XIIIe siècle dans différents pays d'Europe, et
dans quelle mesure ceci a-t-il un lien quelconque avec les pouvoirs (pour
ne pas parler d'État) : quelle place est dévolue aux droits
savants dans des structures de pouvoir d'abord féodales dont le
système juridique reste marqué par le droit coutumier ? Comment
le droit positif s'articule-t-il avec le "droit commun" tel que le définissent
les professionnels de la justice et, lorsqu'il reparaît, le pouvoir
législatif (ou normatif) du souverain ? Dans quelle mesure ces différentes
composantes sont-elles dès l'origine "romaines" ou "romanisables",
c'est-à-dire rendues compatibles avec les pratiques et les exigences
théoriques des droits savants? Les concepts "romains" (auctoritas,
majestas, souveraineté etc.) sont-ils utilisées de la même
façon dans la Rome antique, dans les monarchies féodales
où nous voyons l'embryon de l'État moderne, dans les autres
structures politiques contemporaines, les communes italiennes et l'Église
romaine, et finalement dans l'État moderne ? C'est à débattre
de ces multiples problèmes qu'ont été consacrées
les deux journées romaines, dont les actes seront publiés
comme une section des Mélanges de l'Ecole Française de
Rome, Moyen Age-Temps Moderne, à la fin 2001.
Culture
et société politique :
Culture
et société politique en Europe et en Angleterre
Jean-Philippe Genet a poursuivi
ses travaux sur la culture et la société politique. La préparation
des cours pour le programme d'agrégation l'a amené à
étendre les bornes chronologiques de ses recherches aux XIIe et
XIIIe siècle (d'où l'étude du Policraticus
: cf. bibliographie) et à les insérer
dans le cadre beaucoup plus large de la mutation de la culture et du système
éducatif qu'a connu l'Europe entre le XIe et le XVe siècle,
problème auquel il a consacré un ouvrage de synthèse
tout en fournissant à un ouvrage collectif un recueil de textes
concernant l'Angleterre. Ses travaux sur la prosopographie des auteurs
anglais dans les domaines de l'histoire et du politique (voir axe
VI), et sur l'étude des bibliothèques et des manuscrits
anglais (voir axe IV et V)
ont déjà été évoqués. Une présentation
synthétique de ces travaux, réalisée pour sa soutenance
de thèse, devrait être prête pour la publication pour
la fin de l'année 2001.
Par ailleurs, on dispose
maintenant de la presque totalité des textes politiques écrits
en anglais aux XIVe et XVe siècle (voir axe XI,
Annexe, sub MEDITEXT) sous forme numérique, sans compter quelques
textes français et latins d'une part, quelques textes du XVIe siècle
de l'autre. Un effort particulier a porté sur le problème
de la langue politique et l'exploration du corpus considérable qui
a été constitué au fil des ans a dores et déjà
commencé. Deux dossiers ont été traités : celui
du vocabulaire du conseil dans la littérature politique (présenté
au colloque de Liège), mené en parallèle avec l'étude
de la personnalité et de la culture des conseillers des rois d'Angleterre
(présenté au colloque de Berg op Zoom), et celui du terme
de paix dans les textes parlementaires (présenté au colloque
de Nice).
Le séminaire d'Oxford
La mise en place du GDR
France-Iles Britanniques a permis d'appliquer la perspective comparatiste
au cas de la France, de l'Angleterre et des Pays-Bas dans le cadre d'un
séminaire international, organisé avec le concours de John
Watts (Corpus Christi College) et de Malcolm G.A. Vale (St.John's College).
Il se déroule à Oxford dans le cadre de la Maison Française
d'Oxford, qui prête son concours à l'opération. Le
programme de la première année a permis de présenter
quelques points de vue des historiens français, et de les soumettre
à la discussion devant les historiens anglais; la seconde année
devrait permettre des confrontations plus systématiques et les séances
ont donc été plutôt conçues comme des dialogues
entre historiens français et anglais.
Programme
2000 :
8 mai,
Jean-Philippe Genet : Political Society and the Public Space in Later
Medieval France and England.
15 mai
: Jean-Patrice Boudet : La magie dans la société de la
fin du Moyen Age.
29 mai
: Philippe Contamine : 'Bastard Feudalism': a tool for the study of
the French nobility and society at the end of the Middle Ages.
5 juin
: Christiane Prigent : Art et société en France au XVe
siècle.
12 juin
: Franck Collard : Le crime de poison : une autre psychose de la fin
du Moyen Age ?.
19 juin:
Frédérique Lachaud : Taxation on movable goods XIIIth-XIVth
centuries : Why ?.
Programme
2001 :
23 avril,
Claude Gauvard : King and Justice in France.
Répondant : John Watts.
30 avril,
Marc Boone : Urban oligarchies in Flanders.
Répondant : Caroline Barron.
14 mai,
Charles Giry-Deloison : La diplomatie ? Le leg de la guerre de Cent
ans ?
Répondant : Steve Gunn.
21 mai,
Olivier de Laborderie : Les généalogies royales en Angleterre
au XVe siècle.
Répondant à désigner.
4 juin,
Christophe Piel : La société aristocratique normande.
Répondant : Gareth Prosser.
11 juin,
Olivier Mattéoni : Les Bourbons et leurs hommes.
Répondant : Christine Carpenter.
PROGRAMME 2002-2005
Culture
et société politique
La recherche sur les auteurs
politiques anglais, à partir d'une définition théorique
du champ du politique dérivée de la théorie des champs
symboliques de Pierre Bourdieu, qui a amené à construire
les champs de l'histoire et du politique comme des champs transversaux,
par opposition aux champs institutionnalisés (par l'Eglise, l'Université,
le marché ou la pratique professionnelle) se poursuit. La mise à
jour de la base de données bio-bibliographiques (voir axe VI
et XI) censée être exhaustive,
et qui contient " ou devrait contenir " la totalité des auteurs
politiques ayant oeuvré en Angleterre entre 1300 et 1600 et la totalité
des textes qu'ils ont produits, se poursuit, tout comme la numérisation
des textes politiques. Ces données sont déjà partiellement
accessibles sur Internet
: l'objectif est pour ce contrat quadriennal, à la fois de rendre
plus facile et plus attrayante la consultation, et de mettre la totalité
des données en ligne.
Le travail s'oriente pour
les années à venir surtout dans deux directions. Tout d'abord,
l'étude de la langue politique, en pratiquant des analyses lexicales
et des analyses statistiques (analyses factorielles) sur ces corpus. Des
recherches, loin d'être terminées et dont témoignent
déjà plusieurs articles, ont porté sur le vocabulaire
des discours parlementaires (français et anglais) et sur celui des
traités politiques. Il reste à reprendre les textes théologico-politiques
(Wyclif) et les textes poétiques, un corpus particulièrement
vaste et difficile. D'autre part, ont été entreprises, depuis
quelques années déjà, des recherches systématiques
sur les manuscrits politiques, à la fois pour avoir une idée
plus précise de la diffusion de la pensée politique et de
la circulation des idées, et pour pouvoir entreprendre des comparaisons
avec d'autres cas, celui de la France notamment, mais aussi, on l'espère
avec ceux des royaumes ibériques, des principautés du Nord-Ouest
et de l'Italie.
Le séminaire d'Oxford
devrait continuer, avec en perspective la publication d'un volume collectif,
rédigés par des historiens français, belges et anglais.
Rome et l'État
moderne
Les raisons de l'existence
de ce programme ont été exposées plus haut. Tout au
long des travaux qui se sont déroulés dans le cadre des programmes
Genèse
de l'État moderne (C.N.R.S.) et Origins of the Modern State
(Fondation
Européenne de la Science), la question de Rome, qu'il s'agisse de
la République ou plus encore de l'Empire, est restée constamment
présente dans les réflexions comme dans les mémoires.
Rome est un souvenir, tout en étant aussi un héritage; elle
est à la fois présente et absente, renaissante sans cesse
et sous une forme ou une autre. Elle est présente par tout ce qu'elle
a légué au monde occidental, sa religion avant toute chose,
car le christianisme latin dérive en droite ligne de l'Eglise impériale
théodosienne; sa langue, même si le vrai latin n'est plus
à partir du VIIIe siècle que la langue des clercs et des
lettrés; son droit ensuite, du moins pour partie. Mais elle est
présente aussi par bien des éléments auxquels on accorde
généralement moins d'importance parce que les limites précises
entre ce qui serait d'origine proprement romain et ce qui ne le serait
pas sont encore loin d'être claires : quelle est par exemple la part
romaine dans les structures de parenté caractéristiques de
l'Occident latin - elles sont loin d'être uniformes -, ou dans ses
structures et ses modèles politiques ? Ce dernier aspect, même
s'il est indissociable de tous les autres est évidemment particulièrement
important
dans toute recherche portant sur l'histoire de l'État, de la société
et de la culture politiques. C'est pour répondre à toutes
ces questions qu'une deuxième rencontre sur Rome et l'État
moderne sera organisée au début de 2002 (voir programme en
annexe). Le programme établit d'ailleurs un lien avec les nouvelles
orientations des programmes de Genèse présentés ici
même (voir ci-dessous).
La légitimité
de l'État moderne
Religion
et politique
L'évolution des
travaux sur la Genèse de l'État moderne et plus particulièrement
les recherches effectuées dans le domaine de l'histoire culturelle
ont amené à porter l'attention, de plus en plus, sur le problème
de la portée et de la signification du monopole de production des
biens symboliques dont jouit l'Eglise dans la nouvelle répartition
des pouvoirs et des rôles définies dans le cadre de ce qu'il
est convenu d'appeler la réforme grégorienne. Quelle est
la portée réelle du pouvoir terrestre que l'Eglise exerce
à partir du pouvoir divin dont elle s'est définie comme la
seule détentrice légitime ? Comment ce pouvoir s'accommode-t-il
de ceux, qu'ils soient perçus par elle comme concurrents ou comme
complémentaires, qui reviennent aux laïcs ? Comment le religieux
(ou le sacré) concourent-ils à la fondation de la légitimation
des pouvoirs laïcs ? La phrase fameuse, « Le roi est Empereur
en son royaume », est adressée par Innocent III à Philippe
Auguste : pourquoi la papauté se sentait-elle si sûre de contrôler
le pouvoir qu'elle déléguait aux monarchies (c'est encore
le schéma qui prévaut dans le De potestate ecclesiastica
de Gilles de Rome au tout début du XIVe siècle) alors même
qu'elle le déniait avec énergie à l'Empire ?
C'est vers ces problèmes,
abordés par Jean-Philippe Genet dans sa communication au colloque
de Syros, que la recherche devrait se tourner, non seulement dans le cas
anglais mais aussi, et ce toujours dans une perspective comparatiste, pour
l'ensemble de l'Europe. Le réexamen de la littérature théorique
sera repris dans cette perspective, une attention accrue étant portée
à la théologie politique et aux La légitimité
de l'État moderne, deux ensembles de textes pour lesquels des enquêtes
codicologiques systématiques sur la diffusion des oeuvres, surtout
conçues jusqu'ici dans un cadre limité à l'Angleterre,
seront reprises à l'échelle européenne. On s'attachera
aussi particulièrement à établir une distinction rigoureuse
entre ce qui ressort du religieux en général et plus strictement
du sacré.<:p>
Sacré,
souveraineté et théories politiques (Patrick Boucheron)
Le programme de recherches
Genèse
de l'État moderne a sans doute poussé aussi loin qu'il
était possible la démarche comparatiste, croisant les apports
d'historiographies nationales d'autant plus fermement constituées
qu'elles abordaient la question, toujours sensible, des formes politiques
de la souveraineté. De l'avis même de ses organisateurs, cette
rencontre n'a pas été sans heurts ; elle butait nécessairement
sur des divergences irréductibles, qui tenaient sans doute au poids
des traditions historiographiques mais aussi, plus profondément,
des théories politiques qui les ont soutenues ou inspirées.
Traditions historiographiques
et théories politiques ont déjà fait l'objet d'une
confrontation critique il y a de cela dix ans . Le moment est peut-être
venu de reprendre et d'approfondir ce travail, à la lumière
du renouveau récent de la philosophie politique. Le projet consisterait
à faire l'inventaire des différentes approches possibles
des grands textes de la pensée politique, tels que l'histoire peut
les saisir, mais aussi la sociologie, l'anthropologie historique ou la
philosophie politique. Ces rencontres pourraient prendre la forme de séminaires,
ou de tables rondes, centrés sur un corpus précédemment
délimité, et tentant ainsi de pratiquer une interdisciplinarité
en actes. À terme, une publication pourrait être envisagée,
par exemple sous forme d'une anthologie critique.
Dans un premier temps,
ce type de démarche pourrait s'appliquer à éclaircir
les rapports, entre les notions de sacré et de souveraineté
dans la construction idéologique des États à la fin
du Moyen Âge. Ce choix de la notion de « sacré », outre qu'il
est cohérent avec le projet global de l'axe Genèse de l'État
moderne pour le prochain plan quadriennal, semble le plus à même
de mobiliser les énergies, dans la mesure où son approche
a déjà été balisée par des travaux collectifs
qui se distinguaient par leur ambition comparatiste . De plus, des travaux
récents en philosophie politique permettent de rendre à l'idée
de sacré sa puissance et sa singularité, notamment en la
détachant de la sphère, bien plus évanescente, du
«religieux » : nous pensons en particulier à l'euvre de Giorgio
Agamben, et au dialogue critique qu'elle noue avec les travaux d'Ernst
Kantorowicz .
Une application particulière
de cette réflexion théorique pourrait consister en l'analyse
des rapports entre religion civique, mémoire urbaine et jeu politique
dans l'Italie de la fin du Moyen Âge. Dans la problématique
de la Genèse de l'État moderne, il est en effet difficile
d'intégrer le cas italien, sinon en contrepoint : plutôt que
d'atténuer artificiellement les différences (qu'est-ce que
la souveraineté d'un pouvoir urbain dans l'Italie communale et seigneuriale,
fut-il légitime ?), mieux vaut considérer le problème
de la «religion civique» italienne comme l'envers du rapport qui s'établit
entre sacré et souveraineté dans les systèmes politiques
monarchiques. L'analyse des sociétés urbaines italiennes
permet donc d'établir une alternative possible au développement
des États occidentaux, et d'affirmer par conséquent que ce
dernier ne fut ni fatal, ni irréversible, mais résulta toujours
de choix sociaux, eux-mêmes dictés par des rapports de force.
Ce que les historiens appellent aujourd'hui «religion civique» est moins
une instrumentalisation politique du religieux qu'un déplacement
des frontières entre sacré et profane. Son analyse permet
de saisir, au-delà de l'idéal d'unanimité sociale,
la manière dont le recours au sacré divise autant qu'il rassemble,
à la faveur de moments de crise où la ville, théâtre
de mémoire, voit s'affronter des appropriations sociales concurrentes
de la memoria civique . Le cas italien - qui pourrait faire l'objet
d'une table ronde particulière - permettrait ainsi de réintroduire
la conflictualité sociale dans la question des rapports entre sacré
et souveraineté. /p>
Les ordres
militaires en Europe (A. Demurger, S. Gouguenheim)
Le programme de recherches
consacré aux ordres militaires en Europe comporte deux directions
principales d'enquête. D'une part il s'agit d'étudier les
relations entre ces ordres et le pouvoir royal ou pontifical, c'est-à-dire
les pouvoirs d'État en voie de formation au cours du XIIIe siècle.
D'autre part on cherchera à analyser la manière dont les
ordres militaires ont construit des espaces politiques.
Les relations entre les
ordres militaires et les autres pouvoirs
En ce qui concerne les
relations entre les ordres militaires et le pouvoir royal, Alain Demurger
prépare un travail biographique sur le dernier grand-maître
de l'ordre du Temple, Jacques de Molay, en cherchant particulièrement
à étudier les relations entre la direction de l'ordre et
le pouvoir royal dans les années précédant l'anéantissement
du Temple. Le Temple a-t-il constitué un État dans l'État
? Sylvain Gouguenheim, dans le cadre d'une habilitation en cours, poursuivra
des recherches sur l'installation de l'Ordre teutonique en Prusse. Comment
cet ordre a-t-il utilisé ses relations privilégiées
avec l'Empire et la Papauté pour s'imposer aux puissances ecclésiastiques
et princières locales (princes polonais de la famille des Piasts)
? Tout en étant autonome par rapport à l'État pontifical
et aux structures impériales, l'Ordre teutonique a su les utiliser
à son profit, voire s'en inspirer. Il faudra aussi étudier
la manière dont il échappa à la crise qui a frappé
les ordres militaires au début du XIVe siècle.
La construction des espaces
politiques
Dans le cadre de l'étude
de la constitution d'un espace politique, plusieurs pistes font et feront
l'objet de travaux. Alain Demurger, en partant des interrogatoires des
procès des années 1307-1310 s'efforce de constituer une base
prosopographique des Templiers. A travers elle, il envisage d'étudier
l'organisation territoriale de l'ordre, le fonctionnement de son réseau
de commanderies, la constitution d'un espace politique au sein des espaces
royaux ou seigneuriaux. Une partie préliminaire de cette étude
paraîtra fin 2001 dans les actes du colloque de Sainte-Eulalie (dirigé
par le Professeur Léon Pressouyre) consacré à "La
Commanderie en Europe". Sylvain Gouguenheim analyse les modalités
de la constitution d'un territoire propre à l'Ordre teutonique en
Prusse, dont le fonctionnement diffère des installations de l'Ordre
en Terre Sainte. L'Ordre teutonique ne s'est pas transformé en État,
mais il a bâti un État en Prusse, en usant des armes de la
conquête militaire, de la prédication et de la colonisation
rurale et urbaine. Sous certains aspects cette construction politique s'apparente
à un État colonial. Sous d'autres elle ressemble aux principautés
d'Empire, appuyée sur le contrôle des évêchés,
la souveraineté complète sur les terres. Ce sont ces éléments
qui feront l'objet des recherches dans les années à venir.
Autres dévelopements
D'autres programmes du
LAMOP recoupent celui-ci : c'est le cas des recherches entreprises par
Paul Benoît sur Tomar (voir axe I), et
de celles de Simonetta Cerrini (voir axe IV),
qui a édité la règle du Temple et continue à
travailler sur l'idéologie et la religion des Templiers et, d'une
façon générale, des ordres religieux militaires.
Les Coups
d'État à la fin du Moyen Âge : Aux fondements du pouvoir
d'État en Europe occidentale (François Foronda)
L'idée d'une rencontre
sur « les coups d'État à la fin du Moyen Âge en Europe
occidentale » est d'abord une tentative d'histoire rétrospective.
En effet, la notion de « coup d'État » n'est sans doute pas applicable
telle quelle aux réalités politiques du Bas Moyen Âge,
d'autant plus qu'elle se sédimente davantage autour d'une vision
« baroque » du pouvoir d'État, liée aux réflexions
nombreuses qui accompagnent l'exercice de l'absolutisme au XVIIe siècle.
Toutefois, la notion de « coup d'État » peut s'avérer utile
pour servir de cadre à l'analyse de certaines théories et
pratiques du pouvoir à la fin du Moyen Âge, alors que l'Occident
médiéval voit s'affirmer aux XIVe et XVe siècle, d'un
point de vue tant idéologique que factuel, certains des fondements
d'un absolutisme d'État., quelle que soit la forme du régime
politique concerné.
L'acception même
de la notion « coup d'État » peut poser problème. Ce qu'on
entend traditionnellement par là, c'est une prise de pouvoir, plus
ou moins violente, qui a pour résultat de modifier, partiellement
ou totalement, le gouvernement au profit d'un ou de plusieurs nouveaux
détenteurs du pouvoir. Dans ce cas, le coup d'État est une
action qui s'exerce de l'extérieur à l'intérieur dans
la mesure où elle manifeste une appropriation illégale par
ceux qui font le « coup d'État » et qui adoptent cette solution
parce que les voies légales d'appropriation leur sont interdites
par ceux qui détiennent le pouvoir. Le « coup d'État » met
à l'intérieur ce qui était à l'extérieur
et inversement, avec pour résultat une transformation de la légalité
admise.
Toutefois, une autre voie
de compréhension du « coup d'État » est possible. En effet,
un « coup d'État » peut également s'exercer de l'intérieur
vers l'extérieur lorsque le détenteur du pouvoir d ‘État
estime nécessaire une refondation de son propre pouvoir. En ce sens,
le « coup d'État » vise un renforcement de la légalité
existante avec pour résultat une extension du domaine de la légalité
vers des domaines jusqu'alors en dehors. Le « coup d'État » n'opère
pas, dans ce cas, une inversion des pôles de la légalité
mais plutôt un déplacement de ses limites.
Envisager d'emblée
ces deux directions de recherche peut permettre d'analyser efficacement
une série d'actes politiques de la fin du Moyen Âge. Pour
ne prendre que quelques exemples tirés du domaine castillan, domaine
qui m'est le plus familier, la déposition fictive de 1465 à
l'encontre du roi Henri IV de Trastamare peut-être interprétée
comme un coup d'État selon la première définition
tandis que l'exécution du connétable de Castille, don Álvaro
de Luna, décidée en 1453 par le roi Jean II est un coup d'État
selon la seconde définition. Partant de cette double définition,
qui se contente de reprendre celle établie par Louis Marin dans
son édition du texte de Gabriel Naudé sur les coups d'État
, L'enjeu d'une rencontre sur les « coups
d'État » pourrait
permettre d'interroger les actions dont le but est de fonder un pouvoir
d'État à la fin du Moyen Âge.
Dans cette tentative d'histoire
rétrospective, le cadre occidental s'impose naturellement. Ceci
n'implique pourtant pas de poser comme préalable l'unité
des expériences : elles sont inévitablement diverses du fait
des différentes cas « nationaux ». Elles sont encore naturellement
diverses du fait des distinctions politiques qui font l'Europe occidentale
de la fin du Moyen Âge. Néanmoins, une tendance existe, plus
ou moins prononcée, plus ou moins achevée, de fonder un pouvoir
d'État à la fin du Moyen Âge autour de formules qui
sont monarchiques, princières ou encore communales… La question
qu'on peut dès lors poser est celle de la place et du rôle
qu'ont pu remplir les coups d'État, au sens restreint et large,
dans cette communauté d'intentions et de constructions. Dans le
même ordre d'idée, on peut se demander aussi si les coups
d'État sont un phénomène d'accélération
ou de ralentissement au sein de cette tendance globale. Le seul moyen d'y
répondre est sans doute de donner corps à la notion de coup
d'État. Afin d'y parvenir, la mise en place d'un questionnaire adapté
est indispensable afin de couvrir le champ ouvert par la double définition.
Il est peut-être
encore trop tôt pour fixer un cadre thématique strict, d'autant
que la problématique globale de la rencontre reste encore à
travailler. Toutefois, une des solutions d'approche peut consister à
différencier et à rapprocher les éléments de
définition proposés afin d'aboutir à une vision unifiée
de la notion de coup d'État et exhumer un principe dynamique de
l'action politique à la fin du Moyen Âge. Bien entendu, il
appartiendra à chaque intervention, par ses choix d'exemples, de
réintroduire des « décrochages » par les exemples utilisés
ou les situations analysées.
Afin de sauvegarder l'aspect
dynamique qu'on peut associer au coup d'État, une des solutions
est de distinguer des étapes dans l'appréhension de la notion/action.
Ainsi, trois moments pourrait être isolés : les objectifs
et les intentions, le « moment » et son déroulement, les soutiens
et les justifications. Cette proposition se contente en fait de chercher
à donner une réponse à deux questions simples mais
inévitables. La première pourrait être se résumer
à la formule « le coup d'État, pour quoi faire ? »,
la seconde au « coup d'État, comment faire ? ». En effet, il paraît
important de lier la théorie et la pratique dans chacune des réponses
qui seront apportées lors des interventions. Cependant, chaque moment
sera l'occasion d'insister sur certains axes plus particuliers. Voici quelques
propositions provisoires et qui devront être amendées afin
de mettre en place une véritable typologie des coups d'État
Objectifs
et intentions
Prendre
ou renforcer le pouvoir
Programmes
poursuivis
Promoteurs
et bénéficiaires
Déroulement
et action
Moyens
mis en euvre
Personnes
visées
Rituels
et coups d'État
Soutiens
et justifications
Soutiens
apportés ou requis
Légitimations
Propagande
Étant donné le
sujet et le cadre occidental envisagé, une collaboration entre plusieurs
institutions est souhaitable. La Casa de Velázquez, une fois le
projet accepté par la direction, peut devenir le pivot d'une collaboration
entre une institution fran,çaise métropolitaine et une institution
étrangère. Traditionnellement, la Casa de Velázquez
offre l'infrastructure d'accueil — salle de réunion, logements et
restauration des participants — ainsi que le financement des divers déplacements
occasionnés par les rencontres qu'elle organise. Elle peut également
se charger de la publication des interventions réalisées
à cette occasion. Toutefois, dans l'optique d'une collaboration,
il conviendrait d'équilibrer les tâches afin de répartir
les dépenses ou d'accroître les moyens disponibles. La participation
du LAMOP semble naturelle étant donné les axes de recherche
développés par ce laboratoire et les thèmes abordés
par ses membres. Cette solution aurait, en outre, l'avantage de pouvoir
envisager à terme, dans le cas d'une impossibilité de la
Casa de Velázquez, une publication dans le cadre des Publications
de la Sorbonne. La collaboration de la Complutense est souhaitable afin
de renforcer les liens de la Casa de Velázquez avec cette Université
et d'offrir un nouveau cadre au dialogue scientifique existant entre les
membres des diverses institutions. Le choix de la Complutense s'impose
d'autant plus que les médiévistes de cette université
se montrent particulièrement réceptifs à la « nouvelle
histoire politique ». Ajoutons que la participation de la Complutense peut
être également considérée comme le pendant naturel
de celle de Paris I au travers du LAMOP. La date de la rencontre ne peut
encore être fixé avant l'accord préalable des diverses
institutions concernées. Néanmoins, et une fois encore, étant
donné les contraintes d'organisation que pose la rencontre, l'automne
2002 ou l'hiver 2003 est souhaitable afin de ne pas gêner la tenue
du congrès de la SHMESP qui doit avoir lieu à la Casa de
Velázquez au printemps 2002.
ANNEXE
Les
colloques
1. État
romain et État moderne : la place du droit
Ecole
Française de Rome, 31 janvier - 2 février 2002
Introduction
Jean-Philippe
Genet (Université de Paris I)
I Le
pouvoir impérial
1. La
Rome impériale et l'inquisition : Yann Thomas (EHESS).
2. Una
carriera bizantina di Carlomagno. Figure di diritto pubblico romano nel
mondo germanico : Ennio Cortese (Université de Rome "La Sapienza").
3. De
la défense de la majesté divine à la construction
des majestés terrestres : note sur la décrétale Vergentis
in senium (1199) : Jacques Chiffoleau (Université d'Avignon)
II La
place du droit romain dans la structure politique
4. I
giuristi e il sovrano : Aldo Schiavone (Université de Florence).
5. Le
droit romain à l'époque de la Réforme des XIe-XIIe
siècles : Gérard Giordanengo (Ecole Nationale des Chartes).
6. Jean
de Salisbury et l'approbation chrétienne du droit romain : Jacques
Krynen (Université de Toulouse I).
7. Giurisdizione
e consuetudine in età comunale : Giovanni Chiodi (Université
de Milan).
8. Il
modello statuale giustinianeo come programma dell'impero svevo nell'opera
di Rolando di Lucca (1191-1217) : Emanuele Conte (Université de
Rome III).
III
Unité politique et diversités
9. Le
nivellement juridique du monde romain à partir du IIIe siècle
et la marginalisation des droits locaux : Claude Lepelley (Université
de Paris X)
10.
Autour de la notion de res publica : Claudia Moatti (Université
de Paris VIII).
Conclusion
Claude
Nicolet (Institut de France)
2.
Rome et l'État moderne européen : une comparaison
Ecole
Française de Rome, 31 janvier - 2 février 2002
Introduction
Jean-Claude
Maire-Vigueur (Université de Florence)
I Mémoire/Modèle
1. L'utilisation
des modèles romains par l'Europe Carolingienne : Michel Sot (Université
de Paris X).
2. La
mémoire de Rome : André Vauchez (EFR).
3. L'Empire
et le modèle romain : Peter Moraw (Université de Giessen).
4. Les
cités européennes et le modèle romain : Wim Blockmans
(Université de Leyde).
5. Les
Humanistes et les structures politiques de Rome : Andrea Giardina (Université
de Rome "La Sapienza")
II Structures
1. Le
rôle du calendrier romain : Filippo Coarelli (Université de
Pérouse).
2. Temps
romain/Temps chrétien : Olivier Guyotjeanin (Ecole des Chartes).
3. Le
concept d'espace à Rome : Pierre Gros (Université d'Aix-en-Provence).
4. Espace
sacré, espace politique dans l'Occident médiéval :
Michel Lauwers et Laurent Ripart (Université de Nice).
5. Parenté
et pouvoir à Rome : Mireille Corbier (CNRS).
6. Les
systèmes de parenté romains : Philippe Moreau (Université
de Paris IV).
7. Parenté
romaine et systèmes de parenté médiévaux :
Anita Guerreau (CNRS).
8. Structures
de parenté et pouvoir dans l'Occident médiéval : Régine
Le Jan (Université de Lille III)
III
Société politique
1. Les
agents du pouvoir et la société politique romaine : Jean-Michel
David (Université de Paris I) et Egon Flaig (Université de
Greifswald).
2. La
communication écrite et son rôle dans la société
politique romaine : Claudia Moatti (Université Paris VIII).
3. La
communication écrite et son rôle dans la société
politique médiévale de l'Europe du Nord : Robert H. Britnell
(Université de Durham).
4. La
communication écrite et son rôle dans la société
politique médiévale de l'Europe méridionale : Paolo
Cammarosano (Université de Trieste).
5. Pouvoir
et justice à Rome : Jean-Michel David (Université de Paris
I) et Yann Rivière (Université de Saint-Quentin-en-Yvelines).
6. Pouvoir
et justice dans l'Occident médiéval : Claude Gauvard (Université
de Paris I).
7. Fiscalité
et société politique romaine : Jean Andreau (EHESS).
IV Structures
symboliques
1. Sacré/Majesté
à Rome et dans l'Occident médiéval : Yann Thomas (EHESS)
et Jacques Chiffoleau (Université d'Avignon).
2. La
légitimation religieuse à Rome : John Scheid (Collège
de France).
3. La
légitimation religieuse de l'État moderne (Jean-Philippe
Genet, Université de Paris I).
Conclusion
Claude
Nicolet (Institut de France) et Wolfgang Reinhard (Université de
Fribourg en Brisgau).
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